(M) IAN HARDING - libre.

Agnes était assise au bord du lit, un livre ouvert sur les genoux, le nez dedans. Elle n'entendit pas la porte de sa chambre d'étudiante s'ouvrir, et encore moins son meilleur ami entrer. « Hi you. » dit-il en déposant une bise sur la joue de la blonde. « What are you reading? » demanda-t-il en attrapant sans gêne le livre sous les yeux d'Agnes. La jeune femme émit un léger grognement de protestation mais se laissa faire, habituée. « MacBeth. Pretentious. » se moqua-t-il tout en rendant l'ouvrage à sa meilleure amie, qui le ferma après avoir marqué la page. « What do you want, it is not given to everyone to read Skakespeare. » répondit-elle, un sourire en coin ayant fait son apparition. « What are you doing here, anyway? » Peter vint s'asseoir près d'elle, déposant sa tête sur les genoux de la blonde. « Jess just broke up with me. » déclara-t-il d'une petite voix. « She didn't deserve you, P. » Agnes baissa le regard, croisa celui attristé de son ami. « And you were seeing her for like, two weeks. Get over her! » Le jeune homme hocha la tête et mêla ses doigts à ceux de sa meilleure amie, soudainement pensif. « You're right, A. » La blonde sourit, aimant entendre ce genre de phrases. « I always am. » Peter se mit à sourire à son tour, heureux d'avoir rencontré quelqu'un comme cette jeune femme. Agnes était une vraie amie, la meilleure dont on pouvait rêver. Elle était toujours là pour lui, à vrai dire. Elle était toujours là pour panser ses peines de coeur, pour le sortir d'un mauvais pas. « Thanks, blondie. » Il déposa une bise sur la main qu'il tenait, allant mieux depuis qu'il était rentré dans la pièce. Agnes souffla et attrapa la télécommande de la télé, allumant ainsi l'appareil. « Movie ? »

« Peter? » Agnes déposa son blouson au porte-manteau, ses talons claquant dans le silence de la maison. « You're here, P. ? » Il n'était que neuf heures, son fiancé devait sûrement encore dormir. La veille avait été organisée la fête du lancement du premier livre du jeune homme, à laquelle Agnes se voulait de ne pas avoir pu s'y rendre, retenue à l'aéroport, à l'autre bout du pays. Elle l'avait appelé pour s'excuser, mais il n'avait pas répondu, sûrement trop occupé par ses nouveaux fans. La jeune blonde poussa la porte de sa chambre, et pénétra silencieusement dans la pièce. Les draps blancs révélaient un corps endormi. « Hello, you. » murmura-t-elle en s'approchant du lit, un sourire au visage. Mais alors qu'elle s'installait sur le lit, elle s'aperçut que le lit possédait deux occupants. « Simone? » L'assistante si parfaite qu'Agnes avait embauché il y a quelques mois se trouvait dans son lit, son bras autour du fiancé de sa patronne. Dans un geste de colère, Agnes arracha les draps, découvrant les corps presque nus de ses proches. « Am I disturbing you? » cria-t-elle alors que Peter ouvrait les yeux. « Wha... » L'incompréhension prit place sur son visage, alors qu'il découvrait une femme près de lui et sa belle fiancée en colère. Ne sachant trop ce qui était en train de se passer, il se creusa la tête, essayant de rassembler de quelconques bribes de souvenirs. Puis il se rappela la soirée, et l'alcool dont il avait abusé. « Agnes, wait! » Il se leva précipitamment du lit, enfila un pantalon et partit à la suite de sa fiancée. Agnes était déjà dans le salon quand il la rattrapa par le bras, la priant de le regarder. Mais elle ne voulait pas regarder cet homme en qui elle avait tant confiance, et qui venait soudainement de briser son coeur, comme beaucoup l'avait fait avant lui. Cependant, elle croyait que Peter était différent. « I can explain. » dit-il, le regard l'implorant de rester auprès de lui, rien que quelques minutes de plus, la priant de ne pas sauter aux conclusions si vite. « That's not what you think it is. » Agnes se dégagea de l'emprise du jeune homme, le regard noir. « There is nothing to explain, Peter. » Agnes attrapa son blouson, qu'elle enfila. Avant de passer la porte, elle se retourna vers son fiancé. « The wedding is postponed. And, Simone, no need to tell you you're fired. » Elle prononça ces mots d'une voix glaciale, un ton qui ne lui ressemblait pas. Et sans un regard de plus vers son meilleur ami, elle quitta la maison.